De ville connectée à territoire intelligent grâce à la mobilité quotidienne
Voici le dernier article de notre série sur sur le thème de la Smart City ou Ville Intelligente. Retrouvez les précédents à propos de la construction de nos villes et à propos de la data.
Dans celui-ci, nous nous interrogerons sur la mobilité des habitants d’une Smart City : gestion de la circulation, réduction des émissions polluantes, penser à toutes les typologies de territoires concernés. Comment rendre la mobilité quotidienne adaptée aux enjeux de la Ville Intelligente ?
La mobilité quotidienne, préoccupation 1ère des Français
La mobilité quotidienne suscite beaucoup d’interrogations et devient un des sujets centraux des débats publics. En effet, c’est une des premières préoccupations des Français, et pour cause ! Le transport est devenu le 1er poste de dépense des ménages en 2019 (18% du budget).
Dans la catégorie des transports, ce sont surtout les trajets quotidiens qui pèsent lourds. Le plus répété quotidiennement est celui pour se rendre au travail, un trajet qui est donc régulier et obligatoire. Il représente 2/3 des trajets réalisés entre le lundi et le vendredi.
Aujourd’hui, ce trajet quotidien se fait la majorité du temps en transport individuel. En général, c’est la voiture qui est utilisée : 70% des Français se rendent au travail en voiture.
En moyenne, la voiture coûte 6 063€ à l’année. Cette somme comprend les frais d’entretien, les frais de carburant, l’assurance et d’éventuels frais supplémentaires comme la location d’un parking. Cependant, la voiture est souvent perçue comme étant plus confortable, offrant une liberté de circulation et de l‘autonomie sur ses horaires et ses habitudes. C’est pourquoi, elle est souvent utilisée par un seul individu. En effet, on compte en moyenne seulement 1.06 personnes par voiture. L’autosolisme est donc une pratique majoritaire. Cela engendre un questionnement sur l’impact environnemental de la voiture et de ces trajets quotidiens. Le transport est le 1er secteur émetteur de gaz à effet de serre (30% du total) et la voiture individuelle alimente fortement cette part.
Chez Karos, nous soutenons l’idée que les sièges vides des voitures individuelles représentent une opportunité pour la mobilité quotidienne et pour l’environnement. En moyenne avec Karos, nous comptons 2.3 personnes par voiture. Le covoiturage permet aux conducteurs de mettre à disposition leurs sièges vides et aux passagers de bénéficier des avantages de la voiture. En réduisant le nombre d’automobilistes seuls dans leur voiture, nous pouvons réduire aussi les émissions polluantes.
L’exemple de Vienne (Autriche) et d’Hambourg (Allemagne) : gérer la circulation quotidienne
Vienne a développé des programmes de « capteurs citoyens » : les automobilistes sont équipés de capteurs qui aident à réguler la circulation mais aussi, entre autres, la qualité de l'air. Toutes les données récoltées sont ensuite rendues publiques. L’objectif est d'informer ses habitants sur la circulation et de limiter les embouteillages.
Le port d'Hambourg affiche clairement son ambition de devenir le premier « port intelligent » au monde. Ce objectif est en bonne voie grâce à des capteurs dont le but de s'affranchir d'un de ses problèmes majeurs : les embouteillages sur les quais. La ville dispose également de capteurs dans les parkings informant les conducteurs de camions, via une tablette, de l'heure d'arrivée de leur livraison. Ils sont aussi informés si un emplacement est libre pour charger la marchandise, libérant ainsi les routes et facilitant la circulation des automobilistes.
La technologie pour simplifier la mobilité
Aujourd’hui, les technologies font partie de notre quotidien. Elles viennent nous aider et répondre à des besoins. Pour aller plus loin, des outils sont spécialement pensés pour des questions précises, comme la mobilité. L’enjeu pour les territoires est de proposer des services de mobilité accessibles par tous les citoyens et répondre à leurs différents besoins.
La solution proposée par Karos se base sur une intelligence artificielle. Développée en interne par nos ingénieurs et Data scientistes, elle permet de comprendre les habitudes de mobilité de nos utilisateurs. Notre algorithme comprend d’où l’on part, où l’on va et permet aussi d’indiquer un itinéraire préféré. A partir de cette analyse, Karos propose des passagers ou conducteurs qui correspondent à chacun de nos utilisateurs. Ce sont en moyenne 12 profils qui sont proposés et disponibles pour covoiturer. Notre intelligence artificielle se nourrit de chaque trajet réalisé. Elle comprend nos habitudes. Par exemple si un utilisateur va tous les mercredi à la piscine avant de rentrer chez lui, elle va lui proposer des trajets qui prennent en compte cette étape.
Notre technologie va aussi plus loin. Au-delà de comprendre les habitudes, elle va aussi les anticiper. La prédiction est primordiale pour accompagner nos utilisateurs au quotidien. La prédiction permet de mieux calculer les propositions de trajets en prenant en compte toutes les data collectées (les adresses renseignées, les habitudes, les itinéraires réalisés,...). L’objectif est de coïncider au mieux avec les habitudes de nos utilisateurs afin de rendre le covoiturage simple, rapide et efficace.
Penser la Smart City au-delà des centres urbains
La définition de Smart City restreint souvent les réflexions aux centres urbains. La notion d’agora reste encore ancrée et les frontières entre les centres-villes, les périphéries urbaines et les zones rurales demeurent imperméables. Les Smart Cities peuvent aller plus loin que les centres-villes en matière de développement et d’innovation. Les centres villes peuvent représenter le point de départ de projets innovants, mais aujourd’hui, il faut penser les actions à l’échelle du territoire. Ne pas se limiter à des Smart City, mais développer des territoires intelligents et faire rayonner les ondes positives des projets le plus loin possible. Il faut avoir une vision englobante pour pouvoir prendre en considération les enjeux de chaque typologie des zones. Afin de commencer cette démarche, un projet de plus grande échelle va inclure plus de monde. Par conséquent, il réduira la fracture entre les habitants d’un même territoire : créer un sentiment d’appartenance plus large et une adhésion au projet plus forte. Comme évoqué précédemment, la mobilité est une préoccupation très présente pour tous les Français. Elle peut donc être le sujet d’un projet transverse entre les centres-villes et les périphéries. De plus, la mobilité permet de répondre à plusieurs objectifs de Smart City : impact écologique, amélioration du bien-être des habitants, pouvoir d’achat,...
Jusqu’à maintenant, les instances politiques n’envisageaient la mobilité qu’à travers de longs et coûteux projets : réhabilitation de tronçons de rails de trains, développement de nouvelles lignes de transports en commun, investissement dans des infrastructures lourdes. Des projets qui ne concernaient qu’une partie de la population et qui créaient une réelle fracture territoriale entre les centres urbains et les zones rurales. Aujourd’hui, elles cherchent à contrebalancer cela, la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) en est la preuve. Pour plus de détails sur la LOM, nous vous invitons à lire notre article Loi d’Orientation des Mobilités & covoiturage. Cette loi s’adresse à la fois aux territoires et aux entreprises. L’enjeu est politique, social et environnemental bien sûr. Cela montre l’opportunité de construire des territoires intelligents en phase avec les préoccupations réels de leurs habitants.