Le covoiturage: un outil au service des Zones à Faibles Emissions (ZFE)
Avec l’adoption de la loi Climat et Résilience c’est désormais acté, les Zones à Faibles Émissions (ZFE) vont se développer dans les grandes métropoles françaises. Véritable outil de transition vers une mobilité durable, les ZFE soulèvent néanmoins de vraies questions d’acceptabilité sociale et d’équité. A cet égard, le covoiturage semble être une solution idéale pour combler ces failles.
Avec l’adoption de la loi Climat et Résilience c’est désormais acté, les Zones à Faibles Émissions (ZFE) vont se développer dans les grandes métropoles françaises. Véritable outil de transition vers une mobilité durable, les ZFE soulèvent néanmoins de vraies questions d’acceptabilité sociale et d’équité. A cet égard, le covoiturage semble être une solution idéale pour combler ces failles. Karos vous explique pourquoi.
Qu’est ce qu’une ZFE ?
Une ZFE est une zone au sein de laquelle les véhicules les plus polluants ne sont pas autorisés à circuler. Elle est créée dans le but de diminuer la pollution de l’air et ses conséquences négatives sur la qualité de vie des habitants, et accélérer la transition vers une mobilité durable dans les centres urbains.
Depuis 2019 et la LOM (Loi d'Orientation des Mobilités), toutes les métropoles de plus de 150 000 habitants vont devoir se doter d’une ZFE. Si 5 sont déjà actives; celles de Paris, du Grand Paris, de Lyon, Grenoble et Rouen Normandie, les modalités d’applications, fixées par les communes, peuvent varier d’une ZFE à l’autre.
A Paris, par exemple, la ZFE interdit la circulation aux véhicules non classés, Crit’air 5 et Crit’air 4 de 8h à 20h en semaine pour les véhicules particuliers et 7j sur 7 pour les bus, cars et poids lourds. A Lyon en revanche, la ZFE ne concerne pour l’instant que les poids lourds et les véhicules utilitaires avec une vignette supérieure à Crit’air 3 inclue.
Pour celles dépassant régulièrement les seuils de pollution, elles seront dans l’obligation de suivre un calendrier progressif aboutissant à l’interdiction des vignettes Crit’air 3 en 2025. Ainsi, malgré un ralentissement dû à la crise sanitaire, le dispositif ZFE tend à se déployer rapidement dans les grandes métropoles françaises.
Quelle ambition pour les ZFE ?
Qualité de l’air, congestion… les bénéfices de la mise en place d’une ZFE sur les centres villes ne sont plus à prouver : c’est un dispositif déjà généralisé, sous différentes formes, dans plusieurs pays européens.
Cependant leur mise en place soulève plusieurs questions.
Tout d’abord celle de l’impact social de ce type de mesure : les véhicules les plus polluants appartiennent en majorité aux ménages les plus modestes. Malgré les aides mises en place, remplacer un véhicule reste un investissement important et le renouvellement du parc automobile prendra du temps. A court terme, il y a un risque d'exclusion des centres villes pour certaines populations.
En France, 3 français sur 4 utilisent la voiture pour se rendre au travail, et une partie non négligeable des bassins d'emplois se trouve en centre ville. Si des alternatives viables ne sont pas développées, on pourrait accroitre la difficulté de certains foyers à se rendre au travail. Tous les trajets ne peuvent malheureusement pas se faire à pied ou à vélo et les transports en commun ont une desserte très limitée dans les zones les plus reculées. La mise en place d'une politique de parcs relais ambitieuse nous semble cruciale.
Et le covoiturage dans tout ça ?
Le covoiturage est une brique essentielle pour faciliter la mise en place d’une ZFE. Tout d’abord, c’est un levier pour rendre la ZFE plus juste socialement et faciliter son acceptabilité. Une politique ambitieuse de covoiturage qui autorise les covoitureurs à rentrer dans la ZFE, malgré des vignettes plus élevées, permettrait d’assurer une transition progressive et d’offrir une alternative, le temps que ces ménages puissent organiser le remplacement de leur véhicule.
Avec 2,28 passagers par véhicule, contre 1,1 en moyenne, le covoiturage avec Karos contribue d’une part directement à la réduction des émissions, mais surtout réduit les embouteillages, lors desquels une voiture consomme deux fois plus d’essence au kilomètre. En plus d'une incitation à changer de véhicule, il faut également augmenter le nombre de passagers par véhicule.
En dehors de la ZFE, le covoiturage a également sa place. C’est un mode de transport pensé pour la périphérie, qui vient très bien compléter la ZFE. Il permet aux personnes n’ayant pas accès aux transports en commun, pour qui l’utilisation de la voiture est indispensable, de rejoindre la ZFE. C’est donc à la fois un moyen de rendre la mobilité hors ZFE plus durable et fluide, mais également d’éviter la saturation des parkings relais et limiter l’artificialisation des sols en périurbanité.
Une politique ambitieuse de covoiturage vient donc compléter et renforcer le dispositif ZFE.
Enfin, inciter au covoiturage c’est habituer progressivement des populations dépendantes de la voiture individuelle à l’abandonner progressif. Pour beaucoup de Français, la voiture est la première solution de mobilité, il faut donc leur offrir des alternatives. Parce qu’il permet de changer les habitudes en douceur, sans forcer un changement moins adapté ou efficace, le covoiturage joue un rôle tampon. Aux côtés d’une politique vélo ambitieuse pour les centres villes, d’une ZFE pour limiter la pollution, le covoiturage est l’alternative la plus efficace pour réduire rapidement l'impact carbone des trajets pendulaires.