Pays de la Loire : les 3 raisons qui expliquent le boom du covoiturage dans la Région
1 million de trajets covoiturés depuis le début de l’année 2024 : c’est la belle performance qu’a atteint en septembre la Région Pays de la Loire d’après les données du Ministère de la Transition écologique.
Le développement du covoiturage est un élément important de la contribution du secteur automobile à la baisse des émissions de gaz à effet de serre, et les acteurs politiques et économiques des Pays de la Loire semblent avoir trouvé la recette pour établir le partage de trajets comme un nouveau modèle pour les trajets domicile-travail.
Au cœur de cette recette : les nouvelles opportunités de trajets permises par la démocratisation d’applications de mise en relation, comme Karos, qui mettent en relation conducteurs et passagers empruntant des trajets similaires, tout en minimisant les détours.
1. La région propose une vraie incitation financière pour les covoitureurs du quotidien
La Région Pays de la Loire s’est emparée très tôt de ces nouvelles communautés d’usage et des opportunités de rencontres créées par les applications. Afin d’en stimuler l’usage, un subventionnement des trajets réalisés sur ces plateformes a été mis en place.
1.1. Un levier financier réellement efficace…
Dès 2021, la majorité régionale de Christelle Morançais a ainsi choisi de verser une incitation financière pour chaque trajet de covoiturage, avec pour objectif majeur de renforcer l’usage et donc l'offre de mobilité des zones peu desservies en transports collectifs.
Cette incitation financière a été un franc succès. Pour le CEREMA :
« le dispositif régional d'incitation de la Région Pays de la Loire est un levier différenciant par rapport aux autres Régions : trois quarts des trajets de covoiturages comptabilisés par l’État sont pourvus d’une incitation de la Région ! »
1.2. qui a permis de recruter de nombreux nouveaux covoitureurs
Surtout, 53 % des utilisateurs du dispositif de la Région via les applications partenaires ne covoituraient pas auparavant. Si l'on y ajoute les anciens covoitureurs ponctuels qui ont adopté cette pratique de manière plus fréquente, le CEREMA estime qu’il y a « un impact avéré du dispositif en termes de covoiturage pour 2 utilisateurs sur 3 ».
Le dispositif a donc été pérennisé jusqu’en décembre 2025 : la Région subventionne de 0,75€ à 2€ les trajets en fonction de la distance :
- 0,75 € par trajet jusqu’à 17 kilomètres,
- puis 0,10 € par kilomètre au-delà, jusqu’à un plafond de 2 € par trajet passager.
2. Les intercommunalités ont contractualisé avec les opérateurs pour animer le tissu économique local
2.1. Le relais des AOM locales
Si le subventionnement des trajets de covoiturage par la Région est un élément clé du développement de l’usage en Pays de la Loire, ce dernier repose aussi sur l’engagement des intercommunalités. Pour le CEREMA :
« La forte progression de la pratique du covoiturage observée (...) s'explique aussi par les collectivités infra-régionales qui se sont emparées progressivement de la question du covoiturage »
De nombreuses intercommunalités ayant pris la compétence d'Autorité Organisatrice de la Mobilité (AOM) conduisent ainsi une politique complémentaire à celle de la Région pour faire décoller la pratique du covoiturage sur leur territoire, en conduisant des actions de sensibilisation et d'engagement des employeurs du territoire et en menant des animations terrain et de promotion du service.
Terres de Montaigu, Clisson Sèvre et Maine Agglo, Saumur Val de Loire, Baugeois Vallée, Pays de Pouzauges, Sud Vendée Littoral, Vie et Boulogne, Saint Fulgent les Essarts, Cholet agglomération… : autant d’intercommunalités qui ont choisi d’engager une vraie politique de lutte contre l’autosolisme en contractualisant avec Karos pour sensibiliser le tissu économique local sur la pratique du covoiturage.
2.2. Un complément au dispositif de la région
Ces politiques de soutien au déploiement du covoiturage conduites par les intercommunalités avec Karos sont également parfois couplées à des incitations additionnelles au dispositif régional, à l’image du Pays de Pouzauges qui a décidé de compléter le dispositif régional en finançant la gratuité du ticket passager sur son territoire.
Les résultats sont là : plus de 15 000 trajets ont été recensés par l’État sur la communauté de communes du Pays de Pouzauges depuis le début de l’année 2024, soit 350% de plus que leur intercommunalité voisine pourtant similaire d’un point de vue démographique.
2.3. Un moyen de dynamiser l’économie locale
Pour les intercommunalités, conduire une politique de développement du covoiturage répond avant tout à un vrai besoin des employeurs.
« Nous avons 43 zones économiques, dont le Vendéopôle et ses 1 300 employés. Avec les nouvelles entreprises prévues, il y aura encore augmentation des besoins, or des personnes ont des difficultés à atteindre les lieux de travail, faute de transports en commun »
témoigne ainsi Bruno Fabre, Maire de Nalliers et vice-président de la communauté de communes Sud Vendée Littoral avec laquelle travaille Karos.
3. Les employeurs se sont emparés du covoiturage comme un vrai levier d’attractivité RH
L’engagement des employeurs du territoire, soucieux de proposer à leurs employés une vraie offre de mobilité alternative à la voiture individuelle
3.1. Le lieu de travail : le meilleur endroit pour diffuser le covoiturage
La croissance du covoiturage en Pays de la Loire n’aurait pas été possible sans un développement de l’usage à l’échelle micro, au sein même des entreprises. Le CEREMA note ainsi que :
« le lieu de travail est un cadre clé pour l’animation, et notre enquête usagers fait ressortir que c’est, avec le bouche à oreille, le milieu professionnel qui a été le plus cité par les répondants comme vecteur de connaissance du dispositif régional d'incitation. »
3.2. Des sites plus accessibles et un pouvoir d’achat revalorisé
Il n’est donc pas surprenant que le succès du covoiturage domicile-travail en Région Pays de la Loire repose sur l’engagement des employeurs du territoire, soucieux de proposer à leurs employés une vraie offre de mobilité alternative à la voiture individuelle, à la fois pour renforcer l’accès à des sites périphériques mal desservis par les transports collectifs mais aussi en raison des gains en pouvoir d'achat que génère la pratique du covoiturage.
Pour les 2 000 entreprises partenaires de Karos en France, l’intérêt est avant tout de fidéliser et attirer de nouveaux collaborateurs grâce aux gains de pouvoir d’achat générés par le covoiturage. Avec 97€ par mois de gains de pouvoir d’achat moyens constatés chez les utilisateurs Karos, un salarié au revenu médian peut ainsi espérer gagner en moyenne l’équivalent d’une augmentation de 5% de salaire net si son entreprise s’engage dans un vrai projet de développement du covoiturage.
3.3. La réussite du covoiturage en Pays de la Loire
En Pays de la Loire, la présence d’un fort tissu industriel a été un vrai levier du développement du covoiturage.
Par exemple, sur les 4 sites ligériens de Longchamp, 43% des effectifs sont devenus utilisateurs de l’application de covoiturage et plus de 15 000 trajets ont déjà effectués suite à la contractualisation avec Karos.
Dans toute la région, des dizaines d’entreprises ont ainsi contractualisé avec Karos pour bénéficier d’un accompagnement dédié, qui inclut 6 mois de gratuité pour tous les trajets domicile-travail de leurs employés afin de faire décoller l’usage.
Tronico, Le Puy du Fou, ANM, CHU de Cholet : autant d’employeurs ligériens d’envergure qui ont réussi à développer puis pérenniser la pratique du covoiturage auprès de leurs salariés.
« Avec 1 300 salariés utilisateurs de Karos, Airbus s’impose comme une locomotive du covoiturage pour Karos. Nos autres principaux partenaires sont Daher, sous traitant d’Airbus, la blanchisserie Elis, à Guérande, ou encore l’hôpital intercommunal du Pays de Retz, le Cesi et l’IUT de Saint-Nazaire »
explique Joachim Renaudin, directeur général de Karos France.
Tout cela participe à créer une véritable dynamique ligérienne, qui s'est confirmée à la rentrée : en septembre 2024, l'Etat dénombrait 3,6 trajets de covoiturage pour 100 habitants dans les Pays-de-la-Loire, soit 140% de plus que la moyenne nationale !